Drôle de rencontre que celle de Gounod et de Molière, du XIXe siècle contaminé par le XVIIe : frottement des écritures, des rythmes, des atmosphères, de la musique et du théâtre mélangés.

Cet opéra-comique de Gounod est bien plus qu’une œuvre d’après Le Médecin Malgré lui ; les dialogues parlés sont littéralement ceux de Molière. Sganarelle, bûcheron qui, malgré lui, après plusieurs coups de bâtons, devient médecin (mais qui tout compte fait s’en accommode fort bien) prescrit ici une médecine baroque dont les maîtres mots sont ivresse et rire, aux côtés de Léandre amoureux, de Lucinde fausse muette , de Valère le serviteur et de son Maître Géronte et de tous les habitants de la contrée trop heureux d’avoir trouvé en Sganarelle l’homme de science qui les sauvera de tous les maux.

  Que nous révèle Molière dans cette pièce au propos si contemporain ?

  Que l’Homme n’a pas changé, malgré tous les progrès technologiques, il a toujours notamment la même peur de la mort.

  La musique de Gounod est ravissante et le théâtre se réinvente à travers elle. À l’image de la pièce de Molière, elle est tout à la fois burlesque, insensée, légère et profonde, grinçante et émouvante.

  2022 est l’Anniversaire des 400 ans de la naissance de Molière, c’est l’occasion par cette œuvre de nous interroger de nouveau sur cette peur qui fait que l’on arrive, encore aujourd’hui et malgré les progrès de la science à croire le tout et son contraire.