Horizon

La pièce

​

IVan IV Vassilievitch dit Ivan le Terrible fut le premier tsar de Russie. Il donne des signes d’une personnalité très contrastée : déséquilibré, au psychisme fragile, sujet à de violentes sautes d’humeur et à de longues dépressions, d’une férocité sans exemple dans l’histoire. Ce tyran sanguinaire acquit son nom par le sang qu’il fit verser.

En janvier 1941, le cinéaste Serguei Eisenstein est sommé par le responsable de la propagande soviétique, d’apporter sa contribution cinématographique au culte du chef, en canonisant la figure héroïque du « premier tsar de toutes les Russies », Ivan Le Terrible, et en reconsidérant positivement sa personnalité et son action politique, d’exalter la grandeur de la nation russe et de son leader : Staline. Exemple historique de récupération de l’image d’un tyran par un autre à des fins de propagande.

Cette pièce est née de l’envie de creuser ces deux histoires pour illustrer un propos plus large sur l’art et la propagande, la liberté de créer de l’artiste sous une dictature. 5 comédiens-marionnettistes-chanteurs manipulent 17 marionnettes, tandis que la musique et les chants polyphoniques viennent habiter l’histoire. Une invitation à interroger les œuvres d’art comme lieu d’expression d’un pouvoir ou d’un contre-pouvoir. Pourquoi la première des interdictions d’un régime totalitaire concerne-t-elle la liberté d’expression alors même que les dictateurs se servent de l’art pour promouvoir leurs idées, servir leur image, réécrire l’Histoire ? Quelle est alors la marge de manœuvre de l’artiste ?

​